Abécédaire de la santé:
la fièvre

Comment réagir face à ce symptôme « banal » et qui pourtant nous stoppe dans nos activités quotidiennes ? Les réponses à cette question existent bel et bien.

Par le Dr Olivier Bugnon, pharmacien, Société suisse de pharmacie.

 

Pas de panique lorsque votre thermomètre vous indique une valeur supérieure à 37°C, car la fièvre n’abîme pas le cerveau ! Cette « amie », parfois trop enthousiaste, est en fait un signal d’alarme très utile et une défense active de notre organisme contre les agresseurs tels que bactéries et virus. Donc, avant de la combattre à tout prix, sachons écouter son message.

Mais au fait, comment et où mesurer la température ?

D’abord mesurez la température toujours dans les mêmes conditions (thermomètre, heure, à distance d’un effort et des repas). Trois minutes sont nécessaires pour obtenir une mesure fiable de la température soit rectale (attention à l’hygiène et au risque d’ulcération du rectum), soit buccale (éviter durant 10 minutes précédentes de fumer et d’absorber des boissons brûlantes ou glacées).

Toutefois, l’usage buccale d’un thermomètre au mercure est déconseillé chez les enfants de moins de 6 ans (intoxication en cas de rupture). Rajouter 0,7°C à la valeur mesurée sous le bras durant 15 minutes. Lavez soigneusement le thermomètre à l’alcool après l’emploi. A noter l’existence de nouveaux thermomètres sans mercure.

Traitement

Abaisser la fièvre se justifie, au-dessus de 38,5°C chez les enfants de moins de 6 ans (risque de convulsion) et au-dessus de 39°C pour le confort des adultes.

1. Pour tout patient fiévreux :

  • maintenir une ambiance fraîche ;
  • boire abondamment et fréquemment (eau, tisane)
  • appliquer des compresses ou linges humides autour des jambes et des cuisses
  • se baigner à 3°C au-dessous de sa température du moment, durant 10-20 minutes (à répéter) - observer son état général (en particulier si l’enfant marche et joue) et les symptômes associés à la fièvre.

2. Chez toute personne fiévreuse depuis moins de 3 jours, pour une raison facilement identifiable (rhume, état grippal, vaccination, poussée dentaire, maladies d’enfants), on peut utiliser des médicaments pour abaisser la fièvre ou antipyrétique. Les spécialités monocomposées contiennent soit de l’aspirine (acide acétylsalicylique), soit du paracétamol ou encore de l’ibuprofène. Toutes trois sont aussi analgésiques (antidouleurs) alors que l’aspirine et l’ibuprofène sont encore anti-inflammatoires à des doses plus élevées. Aussi efficace l’une que l’autre, il est préférable pourtant de renoncer en automédication :

  • à ces trois substances, en cas d’allergie ;
  • à l’aspirine et l’ibuprofène, en cas d’ulcère, de gastrite, de grossesse, de troubles rénaux, d’asthme, de médicaments pris en parallèle (anticoagulant, contre l’hypertension, mèthotrexate) et chez les enfants de moins de 12 ans.
  • au paracétamol, en cas de maladie du foie et l’abus d’alcool.

 

Pour plus de sécurité

Demandez l'avis de votre pharmacien dans les situations suivantes:

  • Apparition plusieurs jours après d’un rhume ou une toux ;
  • Présence d’autres signes qui vous inquiètent, tels que : brûlures en urinant, troubles de la respiration, vomissement et diarrhées, maux de tête persistants et vertiges, plaies non cicatrisées, etc.
  • Chez toute personne qui a eu des antécédents d’opération cardiaque importante ou dont les défenses immunitaires sont affaiblies.
    Enfin, un avis médical s’impose en cas de fièvre au retour d’un pays tropical (risque de malaria) ainsi que chez un enfant -surtout de moins de 2 ans- qui n’a plus d’intérêt pour son entourage, qui a mal à al tête et ne peut plier sa nuque, ou qui a des problèmes de respirations.

Etes-vous certain :

  • De connaître la cause de votre problème ?
  • D’avoir choisi le meilleur médicament pour le résoudre ?
  • De connaître le mode d’emploi correct du médicament que vous avez choisi ?

Au moindre doute, parlez-en à votre pharmacien ; cela ne coûtera rien.

 

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